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We Art Together news

 

Panorama délibérément subjectif de la FIAC 2012 :
les choix de WE ART TOGETHER

 

En 2012, la FIAC se destine de l’avis de ses acteurs et collectionneurs à supplanter FRIEZE, la foire londonienne. Dans cette session 2012, quelles sont les œuvres incontournables, marquantes, insolites que notre galerie a choisi de vous faire partager ?

Pourquoi venir à la FIAC 2012 ? Quels seront vos propres coups de cœur ?

Cette année, la FIAC se concentre au Grand Palais. La clientèle du Carrousel du Louvre rejoint les verrières, le métissage est plus vivace, la flânerie muséale côtoie le business art ; ce premier point esquisse la réussite de cette édition.

Pour les parcours moins normés, affranchis d’un espace clos, les sessions OFF (cette année encore reconduites) valorisent Land art et réflexions écologiques, que ce soit au Parc des Tuileries ou au Jardin des Plantes. Les galeries qui participent à ces programmes OFF le précisent grâce à une signalétique sur leur stand. 

Concentré d’exception, outre un état des lieux international du marché de l’art et des ambitions de ses acteurs, la FIAC 2012 nourrit la réflexion, décloisonne le regard sur la production artistique nécessairement protéiforme, contextualise le rôle de l’artiste dans le siècle, la qualité de son regard, de son discours en interaction avec la société, et pour les plus consacrés d'entre eux, entrés dans l'art moderne, cet évènement majeur de la scène artistique met en exergue leur dialogue avec l'Histoire.

Cependant la FIAC n’existera vraiment qu’en dehors des verrières, lorsque l’écho de ses multiples essences continuera son œuvre dans l’esprit de tous qui l’auront visitée.

Artistes, galeristes, collectionneurs, spectateurs ou simples lecteurs. Vous êtes la FIAC.

LES STARS

JEFF WALL

Dès l’entrée, la galerie White Cube affiche ses légitimes ambitions en proposant un tirage 2007 d’une édition limitée à 4 exemplaires d’une photographie de JEFF WALL.

Intitulée « Cold Storage », derrière une austérité ultra-moderne (design industriel, espace de stockage, glace au plafond, usage du monochrome), JEFF WALL semble revendiquer un goût de l’érudition, un déplacement du sens, du nowhere antique, une correspondance anachronique avec le néo-classicisme : l’espace immense clos par des piliers prend des allures de colonnades antiques . 

Le spectateur contemplant ce tirage imagine aussi les Prisons de Piranèse, les tirages sur papiers salés de Gustave Le Gray en Egypte.

Un seul regret, qu’une œuvre d’art ancien  néo-classique (de Jérôme par exemple) n’ait pas été confrontée à « Cold Storage ».

 

DAMIEN HIRST

Sur le stand de White Cube figure - et n’y fait pas de la figuration- Damien Hirst, dont « l’incomplète vérité » (traduction du nom de l’œuvre) consiste en la conservation d’une colombe au sein d’un aquarium.

Réflexion sur le topos de l’emprisonnement, sur le motif de la taxidermie – ici proche d’une cryogénie bleutée -  qui prolonge facticement la vie ou l’indétermine ; C’est une allégorie « Hirstienne » de plus sur ce thème qui répond parfaitement à son programme.

 

MURAKAMI

Plus loin, la galerie Perrotin représente ses artistes fétiches. La statue manga Big Box PKo2 de Takashi Murakami règne sur le stand.

 

BERTRAND LAVIER

Artiste moins connu du grand public, l’exposition que lui consacre actuellement le Centre Pompidou pourrait accélérer la connaissance de son œuvre, inventive, hétérogène dans les formes investies et souvent spectaculaire.

La Galerie Minimi présente de Bertrand Lavier une installation/sculpture d’un piano gouaché Gaveau Paris installé face à des marines qui n’ont de l’ancien que le vernis. Un dialogue en trompe-l’œil réussi.

 

NOTRE COUP DE CŒUR : Shirin Neshat

Le triptyque photographique sur fond noir signé Shirin Neshat pour la galerie Gladstone.

 

 


 

Le portrait « Ramin » retient tout particulièrement notre attention.

Œuvre de réconciliation avec l’Islam à travers l’Art, la Paix, le Beau, coïncidant parfaitement avec l’ouverture – et ce qui l’a déterminée - du nouveau département des Arts de l’Islam au Louvre.

Apaisant, magnétique et rayonnant.

 

Le HOLD UP : Herman de Vries à la galerie Aline Vidal

Herbiers panoramiques, tronc d’arbre sous vitrine… et cette œuvre dénommée « Life » : une vanité formée de têtes et d’ossements d’animaux compilés sous plexiglas.

L’ensemble de l’œuvre naturaliste « in process » de Herman de Vries … était déjà vendue le jour de l’ouverture au public.

 

ART MODERNE

Quelques œuvres de Basquiat, Louise Bourgeois et Warhol – dont certaines majeures - ponctuent le parcours.

Galerie Natalie Serrousi, nous avons retenu « La partie de campagne » de Fernand Léger, gouache sur papier éclatante réalisée en 1951 et rehaussée à l’encre de chine et mine de plomb.

 

ATTIRANT VERTIGE

Datées de 2012, trois œuvres sur papier (encre de chine et aquarelle) de Georg Baselitz sur le thème du précipice et de la chute, galerie Thaddaeus Ropac.

 

 

PARIS NEW YORK

Galerie  Marian Goldman, deux œuvres se détachent :

Une œuvre littéralement lumineuse de Pierre Huyghe qui nous livre une réflexion taöiste au jour du light art (néon blanc d'une blancheur aveuglante affirmant : « I do not own snow white » – traduire : je ne possède pas Blanche Neige, ou, en version minuscules, énigmatique truisme : je ne possède pas (la) blanche neige / je ne retiens pas la pureté).

Autre déconcertante œuvre descriptive – par dérivation métonymique - une photographie de l’épopée spatiale par ce qui y manque (les uniformes accrochés face au panneau de Cap Carnaveral ont remplacé les êtres humains conquérants).

Cette photographie numérique signée Thomas Struth, créée en 2008, est issue d’un tirage limité à 10 exemplaires.

 

IN NATURA HOMINIS 

Serait-il dans la nature de l’Homme que d’y revenir ? L’homme au cœur de la nature dans ses postures tribales et chamaniques résonne poétiquement. Magicien d’Oz, samouraï ou yéti, chaman…, c’est la séduisante série photographique « Wilder Mann » de Charles Fréger, artiste exposé par la galerie berlinoise Kicken. 

 

 

ANTI-MARYLIN 

L’artiste chinois WANG DU, fameux pour sa contemption des médias, expose à la galerie Baronian. Il y présente sa vision d’une société People où le glamour devient vulgaire, la photo un harcèlement, le spectacle un voyeurisme.

Œuvre en résine très réaliste représentant un groupe de paparazzi chinois aux vêtements occidentaux photographiant les fesses d’une pseudo Marylin celluliteuse.

 

MÉLIES

Après la satire décapante, le réenchantement.

La féérie de Méliès vous gagne devant l’œuvre intitulée « Rosa barba », tête de proue de l’écurie d’art digital/vidéo/mécanique de la Galerie berlinoise Carlier Gebauer. 

 

MASQUE FUNERAIRE FEUTRÉ

Galerie Michel Rein, l’œuvre de Didier Faustino « Dead Domisticity Zone », créée en 2012, recycle tapis, câble nylon, le tout sous plexiglas. Didier Faustino joue avec les codes de la vanité passée au crible du design (matériaux utilisés, apparence feutrée, sobriété de la ligne et des couleurs) et des arts premiers. Quai Branly, récente exposition Maya à la Pinacothèque…plus que le symbole à tête de mort destiné à prévenir d’un danger de mort domestique, l’on songe aux correspondances de cette œuvre avec un masque funéraire, une momie des civilisations amérindiennes. Itinérance moderne.

 

 

MÉDITER SUR LA MÉDITERRANÉE

« Blue coat » : peût-être parce que New York où elle est installée n’est bordé que par l’océan atlantique, la Gallery Broadway 1602, plus distanciée, s’empare de « la grande bleue », cet espace qui fit rêver Hollywood - pour interroger la pureté de nos côtes, souligner la déprédation écologique qui menace le cœur de l’Europe – et au-delà - par l’inventivité de la forme artistique. La Méditerranée y est représentée par un grand personnage en toile bleu informe. Au cartel se substitue une carte des côtes, avec l’indication The Blue Continent.

 

 

DE ROBINSON À CRUSOÉ

D’autres pépites comme ce Mandala en allumettes conçu par Moataz Nasr à la Galerie Continua (San Gimigniano - Pékin).

Ou cette maquette d’île au trésor littéraire, idéale pour une robinsonnade moderne, mixed media avec maison sur pilotis, embarcadère et palmiers. « Writer’s island » créée par Hans Op de Beeck en 2012 exposée par la galerie viennoise Krizinger. 

Plus « ipséiste », le photo-collage en 85 feuillets de Hanne Darboven, « Stundenbuch, 1991, qui met en abyme l’itération dans le processus de création à la galerie Thomas Zander.

L’art provocateur de la galerie Vallois à Paris avec « Soviet Suprem » de Gilles Barbier, qui désarme l’institution militaire à travers cet officier très réaliste, en tongs, atteint de nanisme.

On citera également la photographie de Pilar Albarraun, « Revolvera », où une femme repose endormie aux côtés d’un taureau.

Et les coucous vengeurs de Paul Kos, installation au nom programmatique  au rythme pendulaire : « have not have not have not ».

Il est alors temps de quitter la FIAC.

La FIAC 2012 ne manque pas d’attraits. 

 

Texte © Elise Walter – Galerie d’art WE ART TOGETHER
Photos 
© WE ART TOGETHER/FIAC