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La galerie d'art
Détail  

MAESTRI Michelangelo ( Rome 1779 -1812)

Amor veloce, gouache sur trait gravé signée Maestri, située à Rome, datée 1812, cadre doré d'époque

Gouache sur trait gravé (son pendant, Amor Pazzo également disponible dans notre galerie)
A vue : 50,5 x 35,5 cm - Avec le cadre : 66,5 x 51 cm
Villa Lante, Rome / Fresque de Pompéï
Encadrée sous verre
VENDU

Descriptif

Spectaculaire gouache sur trait gravé allégorique de Michelangelo Maestri issue de la célèbre série de neuf gouaches exécutées d’après les fresques de la Villa Lante à Rome décorée par Giulio Romano, élève de Raphaël.

Il s’agit ici d’ « Amor Veloce ». Un ange ailé ou putti figurant le dieu de l’amour, Cupidon, le visage tourné vers le ciel, conduit le char romain, bridant d'une main assurée l’élan des cerfs qui le mènent trop vélocement à sa mystérieuse destination.

Le cerf, emblème de la royauté dans l’herméneutique médiévale du bestiaire, est cependant muselé (ce qu'induirait symboliquement l'attelage) par l’allégorie libertaire du paganisme de la Rome antique figuré ici par Cupidon.

Rappelons que Napoléon Bonaparte, en 1805, soit 7 ans avant cette œuvre, s’était fait proclamer empereur des Français par le Sénat et couronner par Pie VII. La République cisalpine devint royaume d'Italie, et Napoléon Ier, son roi d'Italie le 17 mars 1805 ; le couronnement aura lieu le 26 mai 1805 dans le Duomo de Milan. Il nomma Eugène de Beauharnais son vice-roi.

Les deux cerfs magistralement mis en scène par Michelangelo Maestri traduisent et dénoncent peut-être cette transition politique.

Cette superbe gouache est signée de la main du peintre Michelangelo Maestri qui l’a également datée et a fait figurer le nom du peintre dont il s’est inspiré, Giulo Romano.

Maestri a peint en trompe l’œil le passe-partout. Toutes les annotations figurent ainsi sous cet encadrement fictif à la manière d’une gravure.

La somptuosité de l’incarnat, la finesse du trait, la beauté sculpturale du visage de Cupidon qui semble exceptionnellement emprunter ses traits à Apollon dans sa jeunesse, la richesse des détails (la bouche du char, les brides, le pelage des cerfs, la texture du décor végétal…) renvoient à la maîtrise technique de la Renaissance.

Un certain maniérisme évoque cependant le siècle qui a vu naître Michelangelo Maestri tandis que le choix du sujet et de sa mise en scène, l’attrait grandissant pour Pompéï, renvoient à l’Italie du XIXe siècle.

Elle est présentée dans un magnifique cadre doré d'époque (avec quelques éclats bénins) agrémenté  de sa marie-louise en papier velours répondant à son pendant, Amor pazzo, qui figure également dans notre galerie.

Photo © Pierre Mendelssohn

Livraison offerte à Paris

Biographie

De l’artiste romain, Michelangelo MAESTRI, nous connaissons davantage l’œuvre et les influences qui la nourrissent que la vie de l’homme et parcours de l’artiste.

La série des neuf gouaches dont sont issues Amor veloce et Amor Pazzo ont été réalisées d’après les fresques de Giulio Romano. Cependant l’attribution de la totalité des fresques à Romano est discutée. Certaines seraient de la main du peintre lombard Polidoro da Caravaggio qui aurait peint vers 1524-25, à la suite de Giulio Romano, un salon de la Villa Lante au Janicule (fresques aujourd’hui conservées à la Biblioteca Hertziana ; d’autres ont été transférées au Palazzo Zuccari.)

Le personnage de l’ange dirigeant l’attelage fantastique aurait été directement inspiré par une sculpture antique, ainsi que par les fresques de Raphaël à la Villa Farnesina.

Mais le motif mythologique semblant surgir du cadre, le bestiaire et les tonalités très éclatantes et théâtrales de cette série, auraient été inspirés par des décorations plus anciennes découvertes à Pompéï et Herculanum.

L’histoire, les influences, » Le Grand Tour »*, l’engouement du XIXe siècle (siècle que connaîtra brièvement Maestri, mort en 1812) pour l’Italie et Pompéï, en particulier (voir également les photos de Giorgio Sommer que nous mettons en vente, section photographies anciennes)  ; la maîtrise absolue de son sujet par Michelangelo Maestri, l’époustouflante finesse du dessin gouaché, expliquent que ces gouaches dès leur création aient pu rencontré un immense succès. Des collectionneurs, en particulier de l’Europe septentrionale effectuant ce « Grand Tour » formateur ont aussitôt cherché à les acquérir.

Certaines de ces gouaches ont figuré dans la collection du Prince Régent Luitpold de Bavière.

*On dénomme « Grand Tour » ce voyage pédagogique qui permettait aux touristes de découvrir l'Italie. Il consistait généralement en la traversée des Alpes, de l’Italie du Nord, Venise, Florence, Rome, Naples et Pompéï. En faveur auprès des artistes mais aussi des curieux ayant la possibilité de voyager, il connaît un essor particulièrement important après 1850, favorisant les progrès de la communication et ceux de la photographie.
Bibliographie muséale : exposition 2009, Musée d’Orsay, Voir l’Italie et mourir.