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MAAR Dora (1907-1997)

Composition égyptienne

Encre de chine, lavis sur papier
A vue : 26 x 18 cm - Avec le cadre : 44,3 x 34,5 cm
Cachet de la vente Dora Maar
Encadrée sous verre
VENDU

Descriptif

Cette « composition égyptienne » réalisée à l’encre de chine provient de la vente de l’Atelier de Dora MAAR, Piasa, le 26 novembre 1998, Hôtel Drouot, Paris.
Le tampon « DM 1998 » en bas à gauche en atteste l’authenticité.
 
Dora Maar (Henriette Theodora Markovitch), photographe et artiste peintre, fut la compagne de Picasso de 1935 à 1945 ; elle lui inspira la célèbre série des femmes qui pleurent (figure centrale) du tableau « Guernica ».
 
Figure majeure de l’art surréaliste, l’on connaît davantage l’œuvre photographique de Dora Maar au détriment de son œuvre picturale. Cette superbe esquisse à l’encre de chine est donc un témoignage aussi rare qu’émouvant de l’œuvre graphique de Dora Maar, pendant cette période unique, où, avec Picasso, elle partagea amour de l’art et art d’aimer.
 
C’est du reste Picasso qui poussa Dora la photographe à étendre son talent à l’exercice pictural.
 
Le sujet de cette encre demeure mystérieux. S’agit-il d’une étude d’après sarcophages réalisée au département Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre ?

D’un trait souple, épuré, deux silhouettes de pharaonnes se font face tendant des bras étrangement parallèles l’une vers l’autre. Tandis qu’une troisième se détourne pour mieux assumer peut-être la solitude du pouvoir.
A moins qu’il ne s’agisse de Dora, séparée de Picasso pour mieux reconstruire son art dans la solitude de sa maison vauclusienne, un jour au sortir de la guerre, en 1944 ou 1945.
 
Cette encre est présentée dans un encadrement moderne.

Biographie

(Paris-1907 – Paris-1997)
 
La gloire est du vivant de l’artiste incertaine.
 
Le cortège funèbre de Theodora Markovitch, dite Dora Maar, fut peu suivi, le 25 juillet 1997, jusqu'à Clamart.
 
Pourtant, un an plus tard, au mois de novembre et décembre 1998, le phénomène inverse se produisit.
La foule se pressa pour assister aux six ventes aux enchères qui dispersèrent son oeuvre comme ses souvenirs personnels.
 
Revenons à la naissance d’une gloire artistique.
Née le 22 novembre 1907 à Paris, Dora est la fille d'un architecte croate de Zagreb, Joseph Markovitch, et de Julie Voisin, originaire de Tours.
En 1910, la famille s’expatrie pour l'Argentine, où Joseph doit travailler. Dora vit une enfance cosmopolite, elle parle couramment trois langues.
En 1926, Dora Maar revient à Paris. Elle suit les cours de l'Union centrale des Arts décoratifs et de l'École de photographie, ainsi que ceux de l'Académie Julian à l'école des Beaux-Arts. Elle fréquente l'atelier d'André Lhote, apôtre du cubisme, où elle rencontre Henri Cartier-Bresson ; elle travaille avec Emmanuel Sougez et ouvre son propre atelier de photographe.
Dora Maar fréquente le groupe Octobre, formé autour de Jacques Prévert et Max Morise, qui voulait mettre l'art à la portée des plus pauvres.
Elle rencontre Georges Bataille, par l'intermédiaire de « Masses », association d'extrême gauche ; elle signe le tract « Appel à la lutte » rédigé en février 1934 à l'initiative d'André Breton.
 
Dora Maar est avant tout célèbre pour son œuvre photographique. Man Ray parlait d'elle comme « d’une photographe accomplie dont les photos montraient de l'originalité et une vision surréaliste ». Elle est l’adepte du photoréalisme ; c’est-à-dire qu’elle s’attache à représenter ceux qui d’ordinaire n’intéressent personne : les exclus du système, les mendiants, les infirmes, les marginaux, les déclassés, qu’elle montre dans leur douleur sans voyeurisme.
 
A la fin de l’année 1935, Dora Maar est engagée comme photographe de plateau pour le film de Jean Renoir « Le crime de Monsieur Lange ». Paul Éluard lui présente alors Pablo Picasso, avec qui elle entretiendra une liaison qui durera près de neuf ans.
Dora Maar photographie les étapes successives de Guernica, un tableau magistral dans l’œuvre de Picasso (réalisé de février à mai 1937).
Elle devient son modèle favori. Picasso la représente très souvent « en larmes », tandis qu'elle-même réalise plusieurs autoportraits intitulés « la femme qui pleure ».
 
C’est sous l’influence de Picasso que Dora Maar abandonne peu à peu la photographie, art où elle excelle, pour la peinture, un art que lui maîtrise parfaitement.
On sait que Picasso a nourri un goût parallèle pour la photographie très probablement impulsé par Dora Maar dont il pût être cette fois pleinement l’épigone.
 
Le couple Picasso-Maar réuni autant par la passion que par l’art se détache lentement, de 1943 à 1946, où ils ne se voient plus qu'épisodiquement. Picasso lui confie le rôle de l’Angoisse dans sa pièce, conduite par Albert Camus « Le désir attrapé par la queue ».
 
Jacques Lacan soigne en 1944 la dépression nerveuse de Dora Maar.
Encore soucieux de cette femme et artiste admirable dont il se sépare, Picasso lui offre en cadeau d’adieu une maison dans le Vaucluse, où Dora se retire, seule, et où elle entame une retraite mystique.  « Après Picasso, il ne reste que Dieu » aurait-elle déclaré.
 
Elle rencontre le grand peintre abstrait Nicolas de Staël qui habite le même village qu'elle.
 
C’est à partir des années 80 que l’art de Dora Maar, peintre, s’exprime pleinement et avec force, dans ses paysages sauvages balayés par le vent du Lubéron.
 
Symbole de tout ce que XXe siècle a pu contenir de grands esprits cosmopolites (dont elle est et qu’elle a rencontrés), de chaos qu’elle a traversés, et de fusions artistiques qu’elle a expérimentées ; Dora Maar s’éteint le 16 juillet 1997, à Paris, après avoir résolument marqué l’histoire de son art, et l’art par son histoire.