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La galerie d'art
Détail  

Entourage de Jan Brueghel le Jeune (Anvers 1601-1678)

Paysage portuaire dans un défilé rocheux / marine flamande à décor de montagnes

Huile sur panneau, cadre ancien blasonné
Format encadrée : 40 x 33,5 cm / A vue : 20,2 x 14,3 cm
VENDU

Descriptif

Dans la parfaite continuation du maniérisme anversois, cette école flamande de la première partie du XVIIe siècle, réalisée dans l’entourage de Jan Brueghel le jeune - petit-fils de Pieter Brueghel l’Ancien et fils de Jan Brueghel l’ancien dit « Brueghel de Velours » - réussit la prouesse de réunir en un petit format toutes les caractéristiques des plus grandes figures de la Dynastie Brueghel, brillamment mises en lumière dans la récente exposition de la Pinacothèque à Paris.

Marine à décor de montagnes, le décor sauvage évoque les Alpes fantasmagoriques de Pieter Brueghel l’Ancien (à travers ses dessins, marines et allégories) que retiendra également un Paul Bril, tout comme avant eux, les défilés rocheux ponctuant les portraits les plus fameux du maître du Quattrocento, Léonard de Vinci.

De la Renaissance italienne à l’orée du Baroque, les ports, peints ou dessinés, n’ont que la semblance du havre ; ils sont agités de tempêtes, de troubles intestins.

Le calme que propose cette oeuvre semble de prime abord contredit par l’esquisse inquiétante du pic enneigé qu’accentue encore le défilé étroit qui enserre le port.

A ce motif fantastique où la Nature est toujours perçue comme menaçante, le ciel, blême ou rageur, traversé de nuages, et où les ports avec leurs châteaux fortifiés conservent leur aspect médiéval, les personnages dans leurs habits mondains d’aristocrates européens, offrent un parfait contrepoint.

Tout à leur art de la conservation, les aristocrates devisent, ignorant les vaisseaux pavoisés du drapeau hollandais qui baignent dans le port, conciliant vraisemblablement commerce et plaisance.

Le temps n’est plus à la guerre ni à la crainte.

Les paysages de Patinir, les « mythologies » de Pieter Brueghel l’Ancien rencontrent la douceur virtuose des dégradés de son frère, Brueghel de Velours, dans ces petits formats que maîtrisait le parfait produit de ces deux maîtres, Jan Brueghel le Jeune.

Au motif d’une nature démiurgique répond la dolce vita de l’aristocratie européenne.

Délicatesse du dessin (des voiles, de la perspective) mais aussi subtilité chromatique, cette dolce vita infuse jusqu’à la carnation même d’une palette chromatique à la grande finesse.

Synthèse de cette harmonie composite encore empreinte du maniérisme anversois du XVIe siècle, la représentation des flots passant du bleu viride à la plus parfaite albuminescence ; les bruns de la terre connaissant une grande variété tonale. Le ciel, du jaune au gris lumineux, qui oscille entre jour et tempête. L’artiste effectue ainsi parfaitement la transition entre un univers et un autre ; les fantasmes d’hier et les aspirations d’aujourd’hui.

De la « Parabole du semeur » (d’abord attribuée à Pieter Brueghel l’Ancien puis à son fils Pieter dit « D’enfer ») aux attraits de Naples et de Tivoli s’ouvre à Anvers des décennies de voyages où le passage des Alpes constituera le péril exaltant de cette grande aventure à travers l’Europe ; ce mouvement de découverte qui entraîna des centaines de voyageurs du Nord vers le Sud au sein de cet exode touristique très élitiste que l’on dénommera, dès le XVIIIes, le Grand Tour.

Le sujet paysager, à la fois imaginaire et contextuel, conserve la mixité de cette épopée entre mers et montagnes.

Marche du monde, lorsque s’ouvre le XVIIe siècle, la Nature est encore redoutable mais déjà n’est plus redoutée.

Cette œuvre admirable est parfaitement encadrée (cadre en bois doré ancien à décor de blasons présentant quelques usures normatives sans incidence sur la cohésion et qualité de l’ensemble).