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La galerie d'art
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PESKÉ Jean (1870 – 1949)

Peské, Le Mont-Saint-Michel et sa baie, important dessin à l'aquarelle signé par l’artiste en bas à gauche

Aquarelle et crayon gras sur papier
31 x 23 cm à vue (dimensions à l’intérieur de la marie-louise), encadré : 43,5 x 36 cm
VENDU

Descriptif

Importante aquarelle de Jean Peské, figurant le Mont-Saint-Michel et sa baie.
 
Une œuvre rare dans le corpus de Peské, peintre postimpressionniste naturalisé français, né en Ukraine, qui fréquenta particulièrement le sud de la France – les paysages varois notamment, puis Collioure - mais aussi la Vendée.
Peské peignit quelques paysages en Bretagne, et réalisa notamment des aquarelles sur la côte sauvage près de Quiberon, mais plus rarement en Normandie (contrairement à Boudin, Monet et tant d’autres).
 
Dès 1891, Peské rejoint la France qu’il ne quittera plus.
Apprécié par de riches collectionneurs, ce peintre de paysages peint sur le motif ; des paysages à la fois typiques et transfigurés, influencés par le pointillisme et le groupe Nabis, avec une rémanence d’Impressionnisme.
Peské comptera Georges Clémenceau parmi ses admirateurs.
 
Notre aquarelle est rare, de par le sujet abordé, la qualité du lieu, son aura mythique mais est également unique par la manière, cette touche « atmosphérique » que choisit Peské, nimbée d’un sfumato impressionniste, hommage aux grands maîtres qui l’auront précédé.
Elle renvoie également au chef d’œuvre pointilliste de Paul Signac, « Mont-Saint-Michel. Soleil couchant », aujourd’hui dans les collections du musée de Dallas, et daté de 1897.
Paul Signac, dont Peské fut l’ami, réalisa la même année plusieurs dessins au crayon du Mont-Saint-Michel, dans la brume (collections du Musée d’Orsay), ou de ses remparts.
 
Ce spécialiste pictural des arbres, au point qu’Apollinaire le baptisa le « forestier de la peinture », choisit de traiter ici un sujet qui n’en dénombre pas un seul ; juste une barque comme plantée au milieu de la baie à marée basse, moyen d’accéder lorsque monte la mer au Mont sculptural qui s’érige à l’horizon et occupe tout le tiers supérieur de sa composition.
Spectacle vivant, la baie est striée des stigmates de la marée sur le sable. Une brume bleue, mystique, semble envelopper et structurer le Mont médiéval, sous un ciel pommelé où les nuages ne sont qu’esquissés.
 
Un lieu sacré, maritime, où la lumière se dilue dans la palette de Peské, dans un camaïeu de bleus, de bruns ocrés et de gris tout juste chamarré par la nacre de l’aube.
 
Nous sommes loin de son œuvre méditerranéenne, presque fauve, où les pins s’alanguissent en bord de mer sur une toile gorgée de couleurs et de lumière.
Car le propos est autre. Une œuvre intérieure sur fond d’embruns et de sacralité.
Une invitation apaisante à se recentrer sur l’essentiel.
 
Possible réminiscence de l’oeuvre que son ami Signac réalisa en 1897, Peské signe ici une aquarelle puissante, épurée comme son sujet, qui invite à la contemplation, au recueillement.
Un hommage, enfin, à Claude Monet auquel il vouait une véritable admiration, particulièrement manifeste dans ses œuvres tardives.

Une merveille de sensibilité.