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La galerie d'art
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Détail  

Attribué à Théodore Géricault (1791 – 1824)

Étude de cheval, robe noire à reflets bleus, de race persane

Huile sur papier marouflée sur toile, inscriptions en bas à droite - trace d’inscription « G 16 » : monogramme G + date (1816) ou, « le 16 » selon l’hypothèse du critique F.H Lem qui certifia l’oeuvre de la main de Géricault
30,8 cm x 25,2 cm (œuvre seule) – Dimensions de l'oeuvre encadrée dans son Cadre d’époque Empire avec un cartel Th. Géricault : 45cm x 38cm
Rapport de condition : deux anciens petits accidents qui ont été parfaitement restaurés par un restaurateur-conservateur, de sorte que cette oeuvre puisse continuer à être exposée de manière pérenne dans son cadre d’époque Empire
Anciennes collections : Joseph Rignault, peintre et collectionneur de peintures XIXe qui enrichit le Musée Calvet à Avignon et prêta notre tableau à la Galerie Bernheim jeune en 1937 puis prestigieuse collection Georges Renand qui dirigea La Samaritaine
PRIX SUR DEMANDE

Descriptif

Quelle passion plus dévorante que celle qui unissait Théodore Géricault aux chevaux. Jamais peintre ne fit à ce point corps avec l’animal, à la fois en tant que cavalier émérite qu’en tant qu’artiste.
Passion tragique qui précipita jusqu’à sa vie, abrégée à seulement 33 ans, décédant des suites d’une chute de cheval.
 
Géricault, ancien élève de Guérin et de Carle Vernet, ami d’Horace Vernet, admiré de Delacroix et de tant d’autres, et lui-même admiratif d’Antoine-jean Gros qui l’inspira par la puissance de son dessin équin.
 
Géricault, l’unique peintre à sembler véritablement en capacité de restituer l’âme du cheval, de la ressentir, s’intéressant aux différentes races, aux reflets miroitants d’une robe, à la vie du cheval à l’écurie comme à la guerre ou en pleine course, saisissant sa personnalité connue du cavalier seul.
 
Car avant d’être le génie torturé du « Radeau de la Méduse » qui captura avec tant de vérité le naufrage mais surtout la lutte apocalyptique des survivants de la Méduse, Géricault s’imposa tout au long de sa vie comme le peintre des chevaux, avec pour climax la peinture de la « Course de chevaux libres à Rome » appartenant aux collections du Louvre.
 
Le musée de la vie romantique ne se méprit pas sur la prédominance de l’isotopie équine comme consubstantielle de l’art géricaldien en consacrant à ce thème une exposition « Les chevaux de Géricault » pour le bicentenaire de sa mort l’an dernier.
 
Notre œuvre, magistrale étude équine particulièrement aboutie, figure au n° 663 sous le titre « cheval de profil » au catalogue raisonné de Géricault établi par Germain Bazin, P 128 volume III du catalogue, par Germain Bazin de l’Institut – « Théodore Géricault, Étude critique. Documents et catalogue raisonné - volume III - la gloire de l'empire et la première restauration » - étude critique et catalogue raisonné - la bibliothèque des arts, 1989, Paris.
Germain Bazin, qui s’appuya, pour établir ce catalogue raisonné faisant référence sur de nombreuses sources, dont le catalogue raisonné beaucoup plus ancien et lacunaire de Clément, cite la présence de notre œuvre dans l’importante exposition monographique consacrée à Géricault par la renommée galerie Bernheim-jeune en 1937. Ill avait retrouvé la photographie prouvant son exposition, et la stipule hors catalogue au sein d’un catalogue de vente Bernheim qui présentait déjà des addenda liés à des prêts par des institutions, en présence de toute la classe politique d’alors ; Galerie Bernheim-jeune qui exposa les artistes qui surent le plus incarner et faire rayonner le génie de l’art français, du XIXe siècle à l’art moderne. Au dos du cadre de notre tableau, figure au reste l’étiquette de l’exposition Bernheim de 1937.
 
Cependant, Bazin précise n’avoir pas pu accéder à l’oeuvre elle-même lors la rédaction de son catalogue raisonné. Il ne put consulter qu’une photo de mauvaise qualité prouvant donc la présence de cette œuvre au sein de l’exposition Bernheim-jeune de 1937, et photo qu’il reproduit au catalogue, mais n’avoir pas pu se confronter à l’œuvre elle-même dont il ignorait la situation à la date de rédaction du catalogue raisonné (1989 pour le tome III, le dernier tome le tome VII fu achevé en 1997). Aussi p. 128, faute d’examen de l’œuvre, ne détermine-t-il pas l’auteur, se contentant de la mention « auteur inconnu, situation inconnue ». Tout en inventoriant l’œuvre dans son catalogue raisonné, au n° 663, et en renvoyant le lecteur à son étude critique au sein de ce même catalogue, plus explicite au sujet de cette œuvre.
 
Bazin précisa dans son étude critique qui figure page 24 au sein de son catalogue raisonné de Géricault, qu’il estimait cette œuvre de la main de Géricault ou d’Antoine Alphonse Montfort, ne pouvant trancher en raison d’une mauvaise copie de la photo de l’exposition Bernheim insuffisamment détaillée. Ses termes sont les suivants : « A l'exposition Géricault de Bernheim-Jeune en 1937 figurait un cheval de profil côte hors montoir (cat. 663) qui a je ne sais quel air de famille avec le cheval turc vu de croupe (*49). Ce tableau était-il de Géricault ? Était-il de Montfort ? La photographie que j'en possède n'étant qu'un agrandissement d'un cliché d'un panneau de présentation de cette exposition est très floue et ne permet qu’un examen de la forme générale. »
 
Mais Montfort, qui devint un excellent orientaliste, s’il doit beaucoup à Géricault et peignit notamment sur ce sujet équin une belle étude de cheval syrien en 1837 appartenant au Louvre, n’était alors âgé que de 14 ans à la date de 1816, si le 16 de notre peinture signifie 1816. Information dont Bazin ne disposait pas. En 1816, Montfort venait à peine d’entrer à l’atelier d’Horace Vernet puis rejoindra Gros que Géricault admirait.
On sait que Géricault le conseillera.
 
Il apparaît peu vraisemblable que Montfort ait pu peindre une œuvre aussi aboutie aussi jeune, aussi tôt.
 
Par ailleurs, au-delà de la période, et du fait que cette œuvre ait figuré en toute certitude dans une prestigieuse vente monographique Géricault, si Bazin avait pu examiner notre œuvre, la qualité de la main, du dessin, de la touche, et du traité de la robe, de l’expression du cheval, les inscriptions qu’elle contenait, jointe au fait qu’il savait qu’elle fut exposée dans la vente monographique Géricault par Bernheim jeune, galerie très établie, et la connaissance des collectionneurs au goût très sûr l’ayant détenue, compte tenu de son hypothèse selon laquelle elle était de Géricault ou de Monfort, cette convergence d’éléments lui aurait vraisemblablement fait privilégier l’identification de l’œuvre comme étant de Géricault.
 
Si l’identification formelle d’un Géricault a toujours fait l’objet d’expertises passionnées, l’attribution à Géricault nous apparaît ici on ne peut plus consistante. 
 
Du reste, alors que Bazin ne put voir l’œuvre elle-même autrement qu’en photo monochrome, il la rapproche, malgré la piètre qualité de la reproduction iconographique, du « Cheval turc à l’écurie » (660 au catalogue), d’une œuvre établie de la main de Géricault, également huile sur papier marouflée sur toile, figurant dans les collections du Musée du Louvre.
 
A ce sujet, l’œuvre a été marouflée sur toile, ce que Bazin ignorait, l’inventoriant en tant que huile sur toile. Or, nombre d’œuvres de Géricault, des études à l’huile sur papier, semblent avoir avoir été marouflées sur toile pour des motifs probablement conservatoires par Géricault lui-même.
 
Faisant figurer notre œuvre dans le tome III consacré à la Gloire de l’Empire et première Restauration (1814-1830, s’achevant dans le contexte géricaldien en 1824 à sa mort), cette large période couvre tout à la fois cette période de la fin de l’Empire tout autant que le séjour en Italie de l’artiste (1816) et sa période anglaise auxquelles Bazin consacra ensuite des tomes spécifiques. 
 
Contrairement à Germain Bazin, en 1963, l’historien et critique d’art F.H. Lem disposait de davantage d’informations sur le parcours de cette œuvre qui se perdit ensuite, et surtout put examiner notre œuvre qu’il certifia de la main de Géricault.
 
F.H LEM la catalogua en outre comme étant une œuvre originale de Géricault dans l’un de ses essais sur Géricault, « Géricault animalier : le peintre de chevaux. »
 
L’ancien possesseur de ce tableau possédait un dossier établi par ce critique, dont un certificat de F.H LEM daté du 22 juin 1963.
 
Le certificat de F.H. Lem intitule cette oeuvre : « Etude de cheval, robe noire à reflets bleus, de race persane…portant un bridon », l’authentifie comme « une œuvre originale du peintre Théodore Géricault » et la date comme appartenant « vraisemblablement à la période anglaise de l’artiste ».
 
Concernant le monogramme du G de Géricault qui semble par ailleurs précéder la date 16 (pour 1816).
Pour le critique et historien d’art F.H Lem, auteur de plusieurs essais thématiques consacrés à Géricault publiés chez L’Arte, qui en 1963 certifia donc notre tableau comme étant de la main même de Géricault, dont il dit reconnaître indubitablement le travail avec des techniques et supports identiques, il ne s’agit pas d’un monogramme précédant le « 16 » qui n’indique pas 1816 mais « le » numéro «16 ».
 
F.H Lem lit en effet « le 16 » dans une écriture et numérotation qu’il dit avoir déjà rencontrées dans les études de Géricault.
 
Si deux périodes de datation lui paraissent cohérentes pour les études de chevaux de Géricault réalisées entre 1812 à 1816 ou de 1820 à 1823, F.H Lem date cette huile sur papier marouflée sur toile plus spécifiquement de la période anglaise (1820-1823), soit la dernière période de Géricault, celle notamment des chevaux de course.
 
En raison de sa qualité, il nous apparaît quant à nous cohérent de dater cette œuvre de la période allant de 1816 à 1823, soit la période de l’avènement de sa maturité artistique.
 
L’annotation présente en bas à droite serait, selon F.H Lem, une numérotation de l’étude en rapport avec un projet de peinture ou un projet de suite lithographique entrepris en Angleterre dans le cas notamment d’études de chevaux, et de races de chevaux. Géricault ayant régulièrement selon F. H Lem daté ou numéroté ses études, sans les signer, pour pouvoir s’y référer. F. H Lem reconnaît en cela non seulement une habitude de Géricault mais aussi son écriture, sa graphie, et pour le citer, son « graphisme ».
 
Si de prime abord, nous avions tendance à lire le G d’un monogramme que Géricault a utilisé, bien que très rarement, suivi du 16 pour 1816 en abrégé, les arguments de F.H Lem nous apparaissent probants.
Il peut s’agir d’une numérotation de la main de Géricault d’une œuvre de la maturité plutôt que datation.
 
Notre tableau, dont la situation était inconnue de Bazin à la fin des années 80, appartenait à Joseph Rignault lorsqu’il fut exposé hors catalogue à la fameuse exposition monographique Géricault par la prestigieuse Galerie Bernheim.
 
Il appartint par la suite à Georges Renand (1878 – 1968), ancien dirigeant de la Samaritaine, grand collectionneur qui posséda nombre d’œuvres de maîtres du XIXe, dont plusieurs Géricault, et d’impressionnistes mais également quelques œuvres de maîtres anciens. Le Getty Museum possède notamment de lui « le Cheval Pie » de Paulus Potter qui lui appartint. Une partie de la très réputée collection Renand fut dispersée à Drouot Montaigne entre 1987 et 1988.
 
La réapparition sur le marché de l’art de cette importante étude équine, qui n’était plus située par Bazin et figura dans de belles collections, réjouira tant l’amateur d’art exigeant que le passionné de culture équestre.