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La galerie d'art
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Amours pastorales à « Trianon », école française XVIIIe, époque Louis XVI, monogrammé "ot"

Éventail plié à deux faces, XVIIIe, monture en ivoire - Encadré

Double décor gouaché sur vélin de scènes galante et pastorale dans le goût de Boucher
Cadre : 57 x 33 x 3 cm - L'éventail : 49 x 26 cm
VENDU

Descriptif

Synonyme de grâce et de raffinement, d’abord utilitaire et saisonnier, l’éventail s’impose sous Louis XIV comme l’accessoire indispensable des dames de qualité.
L’élégance des modèles, le choix des matières sont autant de signes de bon goût et de délicatesse. Il devient objet d’art, orné de scènes gouachées réalisées parfois par de grands peintres de l’époque, tels Boucher ou Watteau.
Aux décors de bergerie (empruntés au genre revivifié de la pastorale qui, de morale au XVIIe, se veut badine voire libertine au XVIIIe) s’entremêlent des scènes galantes ou allégoriques, les guirlandes de fleurs et les plaisirs à la mode, mais aussi des événements politiques animent ces objets sociaux dont l’usage était souvent réglementé.

Ce très bel éventail XVIIIe est probablement de la fin XVIIIème, d’époque Louis XVI ( tant la manière, l'esthétique, que la symbolique semblent en attester)Encadré, richement décoré, il comporte des scènes finement gouachées sur ses deux faces.

Au recto, les scènes pastorales dominent ; c’est un décor de jeux galants, de badinage, d’envies de rencontres, marivaudage d’une aristocratie qui renverse les codes sociaux pour prendre les traits de domestiques, de rustiques et de bergers qui n’en sont point, d’aimables paysannes, le temps d’une séduction. En arrière fond, un décor en grisaille bleutée fait de ruines bucoliques et de bâtiments champêtres (on devine un castel, des ponts). Le goût de la ruine (voir Hubert Robert) qui culmine avec l’aquafortiste italien Piranèse naît au XVIIIe, (pré-romantisme), du voyage vers l’Italie ou la Grèce puis vers l’Egypte, de la confrontation des artistes aux paysages antiques) et se poursuivra au XIXe.

En bordure, une luxuriance de détails faisant référence à la musique (la musicologie s’affirme et s’affine véritablement au XVIIIe siècle) comme à l’abondance, sont rehaussés d’or. Ajoutée à la pastorale, la prédominance rousseauiste de l’allégorie musicale et du décor végétal qui signe le retour – très civilisé – à la nature, permet de situer cet éventail finement gouaché dans la deuxième partie du XVIIIe siècle, très probablement Louis XVI. On ne peut, en effet, s’empêcher de songer à Marie-Antoinette, à son domaine versaillais (le Petit Trianon, le temple de l’amour, le hameau et ses jardins), et aux jeux galants qui se déroulaient dans ce décor champêtre de caractère.

Au verso, un décor de pastorale à la fontaine, comportant un nombre restreint de personnages, dont l’un porte un bâton surmonté d’un ruban.

Un monogramme "ot" figure discrètement en bas à gauche.

Les seize brins en ivoire sont gravés, à décors de personnages, et enluminés à la feuille d’or. Seule curiosité pouvant évoquer le Directoire ou le Consulat qui suivra un jeune personnage d'allure bonapartiste dans la pose, bicorne et bras croisé sur la poitrine.

Les sequins d’ivoire dorés à la feuille d’or sont richement décorés de guirlandes et de rubans (très Louis XVI) et arborent un personnage en habit de l’époque.

Ils sont en parfait état.

Des traces de pliures et fentes n’entament pas la beauté de ce magnifique éventail.

Un cadre vitré le protège et atteste de la valeur que ses précédents propriétaires lui accordaient.