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La galerie d'art
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RIGAUD Jacques (1681 - 1754)

Vue d'optique fin XVIIIe - Vue du Cours de Marseille dessiné du temps de la Peste en 1720

Dans un encadrement moderne (baguette dorée et marie-louise), beau format de : 46,5 cm x 62,5cm - à vue 29,5cm x 46 cm
VENDU

Descriptif

Belle épreuve fin XVIIIe pour cette vue d'optique intitulée "Vue du Cours de Marseilles dessiné du temps de la Peste en 1720", représentant un sujet historique dessiné "sur le lieu" par Rigaud en 1720. Tirage probablement posthume, peut-être réalisé sous la supervision de son neveu Jean-Baptiste Rigaud. 

Graveur de Louis XV, Jacques Rigaud qui naquit à Marseille fut le témoin de la terrible peste de 1720 ;  un événement morbifique qui marqua profondément les mémoires ainsi que l'iconographie européenne du XVIIIe, et qui inspira quatre gravures à Rigaud, plus célèbre artiste à l'historiographier.
La perspective de l'estampe originale de Rigaud est ici inversée - puisqu'il s'agit d'une vue d'optique destinée à être regardée à travers les lentilles d'un zograscope.
 
Les vues d'optique conquirent les salons mondains du XVIIIe où elles connurent le plus vif succès, accompagnant le goût pour le voyage autour du monde ou à travers les chaos de l'histoire, et, à défaut, plus confortablement depuis son salon.
Généralement réalisées à l'eau forte rehaussées sans respect strict des contours. Ici en raison du thème et de la qualité du dessin de Rigaud, les rehauts d'aquarelle sculptent dans le vif un sujet spectaculaire par nature où le regard est sans cesse arrêté par mille et un détails saisissants de vérité.
 
Si les cadavres, y compris ceux d'une mère et de son nourrisson en bas à droite, jonchent le sol sans que Rigaud n'édulcore la réalité de la Peste, l'accent est mis sur le concours des vivants oeuvrant pour le salut des âmes (prêtres et survivants en prière) ou faisant oeuvre de salubrité publique (galériens sous la surveillance de gentilhommes et cavaliers transportant les corps) et plus encore sur la dimension architecturale de l'oeuvre. Le choix du lieu n'est pas anodin - confère l'article de Régis Bertrand : "l'iconographie de la peste de Marseille ou la longue mémoire d'une catastrophe".
 
Dans cette perspective imposante, le funeste fléau peut être perçu comme éphémère. La civilisation reprendra son "cours" mais l'image devenue iconographie, en écho à l'effroi, ensemencera longtemps dans les consciences européennes l'amère résonance de cette tragédie.
 
Sans indication ni d'imprimeur ni de graveur (peut-être sous la marie-louise).
Un document historique en parfaite condition - très peu de rousseurs - vendu dans un agréable encadrement moderne.