Paysage pastoral au crépuscule

« Paysage pastoral au crépuscule, berger menant son troupeau, surplombant une vallée torrentueuse »

Œuvre délicate à la palette subtile. Ode vitaliste à la touche sensible.

Si le troupeau est simplement esquissé, la construction du paysage revêt la complexité d’un décor monumental tripartite. La composition asymétrique en est particulièrement audacieuse.

Occupant la moitié de l’oeuvre, un ciel spectaculairement embrasé, poétique, travaillé avec autant d’exigence que les ciels d’Eugène Boudin qui influencèrent tant Monet.

La vaste partie montagneuse, traitée dans un clair-obscur naturaliste, est traversée à droite par un troupeau de moutons paissant. Une halte dans la douceur vespérale ; mais également une opportunité, depuis le défilé rocheux, d’ouvrir son regard vers l’horizon romantique d’un torrent écumeux modelant avec force la vallée en contrebas. 

Le sujet est traité à la confluence du romantisme et du pré-impressionnisme.

Tableau dont la qualité est  encore rehaussée par un somptueux cadre d’époque à rubans, re-doré à la feuille d’or.

L’on doit également à Eugène Tourneux, influencé en cela par ses amitiés pour Delacroix et Hébert (Directeur de l’Académie de France à Rome), des œuvres orientalistes ou prenant pour sujet des bohémiens dans leur dimension allégorique.

Peintre, pastelliste et poète, appartenant à l’Ecole de Metz. Eugène Tourneux étudia avec Maréchal de Metz et fut l’ami de Delacroix et d’Ernest Hébert.

Ses œuvres demeurent rares sur le marché de l’art. Plusieurs  de ses tableaux ont rejoint des musées français, dont le musée de Metz, Avranches, Bergues, Chaumont et Rodez.