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La galerie d'art
Détail  

École napolitaine XIXe

Éruption du Vésuve du 31 mars 1871, au clair de lune, depuis le môle avec au premier plan le phare de Naples – début de l’éruption, explosion et coulées de lave

Gouache napolitaine XIXe sur papier
Encadrée environ 83 cm x 64 cm – à vue (annotations manuscrites comprises) environ 61,5 cm x 41,5 cm
Agréable cadre ancien en pitchpin acajou à filets ébène avec quelques usures sans gravité, marie-louise bleue en tissu à filet doré, datée et située par l’artiste sur un montage natif de couleur taupe fileté à la gouache
VENDU

Descriptif

Gouache napolitaine du XIXe représentant nuitamment l’éruption de 1871, parfaitement répertoriée, qui se déroula avant celle, meurtrière, de 1872 immortalisée par la photographie.

Cette gouache napolitaine de grand format fait se confondre les éléments marins et aériens tant le ciel de clair de lune se miroite dans les eaux céruléennes ombrées de la baie de Naples. 

Une représentation romantique à la dramatique parfaitement orchestrée (en dépit des systématismes préexistants au sein de ce corpus générique), au traité pictural souvent naïf, très en vogue depuis l’avènement du Grand Tour et sous l'impulsion irrésistible de la redécouverte des sites archéologiques d’Herculanum en 1738 et de Pompéi en 1763 ; ce genre pictural à part entière compta parmi ses figures éminentes Pietro Fabris, Pierre-Jacques Volaire, ou plus tardivement Xavier Della Gatta.

Il est à noter que l’engouement pour ce genre pictural – intrinsèquement lié au site splendide de la baie de Naples et de ses curiosités - qu'il s'agisse du Vésuve et de l’aura tragique de Pompéï  qui lui est subséquemment associée - en dépit de ses itérations a rarement fléchi ; séduisant primitivement l’aristocratie franco-anglaise, les artistes de l’ère romantique puis la grande bourgeoise européenne jusqu’à demeurer aujourd’hui encore un marqueur social élitiste. 

Celle-ci présente à la fois tout ce qui fait le charme d’une gouache napolitaine ainsi qu’un ensemble cohérent de singularités.

Provenant de la même collection dans un bel encadrement ancien, voire d’époque, semblable à son pendant représenté à l’aube également disponible dans notre galerie, il peut s’avérer intéressant de relever les invariants (cadrage identique), ainsi que les éléments de différentiation (la lumière et dont la composition chromatique de la gouache diverge, le nombre ou positionnement des voiliers, la configuration même de l’éruption et la présence ou absence de drapeaux. 

Dans les deux gouaches, aucun personnage n’est représenté. Naples a-t-elle été désertée ou la présence d’êtres humains, sans intérêt pictural ou historique pour l’artiste, n’est-elle que métaphorique (on peut imaginer que voiliers ou bâtiments renferment femmes et hommes). 

Située à une heure tardive qui accentue par ce fait même ses ressorts dramatiques, l’éruption se déclenche et la lave jaillissante commence à se répandre le long des flancs du volcan se rapprochant des habitations construites à son pied, vers Resina et Torre del Greco (ce qui s’était déjà produit en 1861, occasionnant le décès d’une femme, la fuite des habitants et la destruction de plusieurs maisons). 

Le très grand format de cette gouache, parfaitement encadrée, amplifie les sèmes spectaculaires de l’éruption et du moment nocturne choisi pour la représenter.

Théâtre romantique oscillant entre la contemplation charmante de sa baie à laquelle succède l’angoisse romanesque de ses explosions de laves aussi flamboyantes que mortifères, la baie de Naples exerce plus que jamais une inexorable fascination.