Portrait d’une femme à la beauté aristocratique, élégamment vêtue et parée à l’orientale, probablement en costume de théâtre, entourage de Sarah Bernhardt, période Art Déco Crayon noir, pastel et rehauts de gouache sur papier rose

Georges Clairin, élève d’Isidore Pils et compagnon de voyage de Jean-Léon Gérôme et de Camille Saint-Saëns, fut le portraitiste attitré de Sarah Bernhardt, illustre comédienne à qui il fit découvrir Belle-Ile-en-Mer, et dont il fut l’ami proche.

Portraitiste dont la sensibilité le portait également à exceller dans les Arts décoratifs, Clairin réalisa du reste des « ciels » (plafonds) pour l’Opéra Garnier, le théâtre de Cherbourg, la Bourse de commerce de Paris.

Etincelant coloriste, attentif au décor, voire décorum, par la mise en scène souvent opulente et théâtrale de ses sujets, brillant à restituer parure et drapé (comme présentement), ses portraits de Sarah Bernhardt, d’apparat ou intime, résonnent comme une splendide didascalie aux gloires théâtrales de l’artiste ; des portraits comme autant de prolongements grandioses de rôles qui ne semblaient pouvoir être portés que par « la Divine », surnom de Sarah Bernhardt.

Clairin en n’ayant eu de cesse de rendre hommage à la fougue majestueuse de sa muse se sera affirmé comme l’un des meilleurs portraitistes de la Belle Epoque et de l’Art Déco.

Dans ce portrait daté de 1917, œuvre de maturité, et, donc, probablement réalisé à Belle-Ile-en-Mer dans l’entourage de Sarah Bernhardt, Georges Clairin enlève d’un trait virtuose, le crayon noir sculpté de rehauts de gouache blanche et bleue, une beauté aristocratique d’une trentaine d’années aux linéaments dessinés – qui ne sont pas sans évoquer certains personnages d’Hugo Pratt - posant avec fierté, dans un drapé à l’oriental, un turban surmonté d’un panache à plumes, parée ; l’ensemble très art déco, somptueux de raffinement.

Les palmiers de l’île bretonne en arrière-plan, ne sont qu’esquissés. Belle-en-Mer jouit d’un climat luxuriant.

Mais l’arrière-plan ne constitue qu’une simple notation « musicale » Dans ce portrait, seule importe la qualité de l’incarnation. Une élégance exotique insolente, dans l’esprit du temps  résolument art déco.

Le Dr Cazenave, peut-être établi alors à Belle-Ile, devait être un ami du peintre auquel il dédia ce magnifique portrait.

Le cadre,  probablement en palissandre, comporte quelques rayures sans gravité.