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La galerie d'art
Détail  

Joseph BOZE (1745 – 1826)

Portrait présumé du Dauphin Louis-Joseph Xavier François de France (1781-1789) en habit rouge, arborant un médaillon – époque Louis XVI

Pastel signé et daté sous la signature 1787 par l’un des portraitistes du roi Louis XVI
54 x 45 cm ( à vue) – 65 cm x 56 cm (encadré)
Provenance prestigieuse : hôtel particulier classé
Agréable cadre redoré postérieur mais verre bullé ancien, petits accidents, rousseurs
VENDU

Descriptif

Important et rare portrait signé et daté par Joseph Boze, né à Martigues, où en 2004 une exposition monographique lui fut consacrée ; Boze, éminent pastelliste et également miniaturiste, fut l’un des plus fameux portraitistes du roi Louis XVI. 

Le musée national de Versailles préempta en 2011, chez Sotheby’s, un portrait au pastel de Joseph Boze représentant la Comtesse d’Artois.

Ce portrait qui comprend la signature de l’artiste, ainsi que la date sous son nom suivi du –f (de fecit), conformément à son usage, situe ce portrait dans la période la plus féconde de Boze, celle où l’on retrouve dans son livre de comptes le plus de commandes royales (correspondant à des portraits de Louis XVI, Marie-Antoinette et des « enfants d’Artois »).

La  période factuelle de l’œuvre (c’est de 1786 à 1788 que les commandes royales, initiées dès 1785,  seront les plus importantes) ; mais aussi la proximité isotopique avec l’iconographie connue - et rare - du premier Dauphin (enfant valétudinaire qui expirera en 1789), à travers notamment le portrait « La tendresse » de Vigée Lebrun ; tout comme la stupéfiante ressemblance avec Marie-Antoinette (particulièrement dans ces grands yeux exophtalmiques aux tons de Delft). Et enfin, plusieurs traits communs aux bourbons, Louis XVI, comme chez son frère, le Comte de Provence, futur Charles X, peuvent établir,  sinon qu’il s’agit du premier fils du couple royal, au moins que cet enfant se trouvait dans l’entourage royal et partageait la lignée des Hasbourg-Lorraine ou des Bourbons.

L’on notera, outre la ferme maîtrise du dessin, le traité magistral de la parure qui souligne le chatoiement des broderies, la texture du velours, l’évanescence de la chemise fine, les reflets poudrés sur la perruque argentée et la bouche, mais surtout l’éblouissante sensibilité du regard porcelaine.

Autre évocation « métapicturale » de cette prestigieuse ascendance, le portrait en médaillon arboré par le jeune prince, enfant, déjà en habit de cour, perruqué, mais sans le cordon bleu ainsi que la croix de l’Ordre du Saint-Esprit – ce qui suggère un portrait à la lisière de l’intime et de l’apparat. Ce médaillon semble esquisser à grands traits le portrait de Louis XVI en habit  de sacre peint en 1777 par Joseph Siffrein Dupleissis.

L’habit rouge a pu également être choisi pour donner plus d’éclat au teint de cet enfant  aux joues fardées dont la santé, jusqu’à son décès, fut pourtant constamment menacée.

Un portrait transcendant un destin funeste et fixant une image heureuse et illusoire du premier Dauphin alors que l’Ancien Régime vivait ses derniers feux. Son frère, le futur Louis XVII,  devant périr quelques années plus tard à la prison du Temple, sujet encore aujourd’hui d’une controverse historique. 

Signalons que lorsque Vigée Lebrun, peintre de Marie-Antoinette, subira un exil de douze années ; Joseph Boze, à l’instar d’Adélaïde Labille Guiard, échappera au couperet de la Révolution en se rapprochant des révolutionnaires. Mais ses représentations délaisseront alors le pastel, genre prisé et emblématique du XVIIIes, pour portraiturer à l’huile la nouvelle classe émergente, bourgeoise, en cheveux et à l’habit et parure plus austères.

Une œuvre de maître à la portée historique provenant d’un hôtel particulier classé.