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Détail  

QUÉVERDO , MASSOL

Rare original engraving from French Revolution period, rare portrait à l'aquatinte de "Marie Anne Charlotte Corday, ci-devant Darmans, Agée de 25 ans" et Scène de l'assassinat de Marat

Aquatinte et gravure en noir par Massol d'après le dessin de Quéverdo
Framed : 28 cm x 24,5 cm -Inner size : 17 x 13,5 cm
Circa 1793-95, situé "A Paris, chez le Citoyen Quéverdo, rue Poupée, N°6
Precious frame in rosewood
Sold

Descriptif

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Double estampe constituée d'un portrait de Charlotte Corday réalisé à l'aquatinte avec "la scène de l'assasinat en marge -in-8…"  gravée par Massol d'après le dessin "d'après nature" de François-Marie Isidore Quéverdo (1748 - 1797) qui illustra le Calendrier de la République et dont l'on trouve la recension dans "Histoire de l'art pendant la Révolution 1789 - 1804" par Jules Renouvier, Paris, 1863.
 
Rare tirage à l'aquatinte réalisé vers 1793-1795. La BNF indique la publication d'un tirage à l'eau-forte en 1795.
Extrême finesse de l'aquatinte qui restitue la carnation, le bleu de Prusse de la robe, la blancheur de la coiffe…
 
Le portrait en médaillon la représente en train d'écrire la lettre-testament justifiant son attentat contre Marat. Son court procès le 15 juillet 1793 avant son exécution le 17 prolongera cette tribune politique.
Charlotte Corday, en dépit de sa naissance aristocratique, de son vrai nom, Marie-Anne-Charlotte de Corday d'Armant, n'était pas royaliste mais avait embrassé l'idéal des Girondins ; ces républicains modérés furent persécutés pendant la Terreur par les Montagnards, républicains radicaux auxquels appartenaient Robespierre et le député Jean-Paul Marat.
 
C'est un personnage historique complexe qui n'a pas été interprété semblablement selon les obédiences politiques et le moment historique.
 
Conspuée par le plus grand nombre lors des faits mais jugée d'une insigne dignité lors de son exécution (elle refusa le bandeau voulant affronter la guillotine), autopsiée par les jacobins qui voulaient voir un commanditaire masculin derrière un geste aussi radical et lui attribuèrent des amants (un macabre test de virginité post mortem la déclara "virgo intacta") ou tyrannicide célébrée et "Ange de l'assassinat" pour Lamartine dans son Histoire des girondins.
 
Bien que restée dans l'histoire comme l'assassin de Marat, créateur du journal L'Ami du Peuple, organe médiatique de la Révolution dont la publication cessera le 21/08 1792 (avant donc les massacres de Septembre) mais qui servit d'instrument de propagande pour des appels aux meurtres ; Charlotte Corday apparaît aujourd'hui dans toute son ambivalence en tant que figure émancipatrice, comme l'une des premières féministes dans sa volonté de s'approprier et d'affirmer, au prix de la vie de Marat et de la sienne, une parole politique confisquée par les hommes. Les femmes étaient en effet absentes de la sphère du pouvoir politique, ne votaient pas et leur parole quelle que fût leur assise sociale était discréditée.
 
Cet attentat devait offrir une tribune paradoxale à des idées modérées, Charlotte Corday défendant une Révolution plus juste, affranchie de la tyrannie d'un idéal dévoyé, délivrée des exécutions arbitraires, du massacre des opposants sur l'autel des ambitions personnelles.
 
Perpétré le 13 juillet 1793, cet attentat, Charlotte Corday le décida comme l'exécution froide d'une figure de proue de la Terreur qu'elle jugeait responsable de l'assassinat en masse de composantes d'une Révolution modérée.
Marat étant considérablement diminué par une maladie de peau nécessitant son immersion quotidienne dans des bains soufrés, Charlotte Corday exécute essentiellement un symbole, espérant par cet assassinat d'un emblème de la Terreur mettre à bas ce régime despotique et sanguinaire.
 
Les bénéfices politiques survinrent avec moins d'efficace qu'escomptés. L'hémorragie liberticide et mortifère du régime de la Terreur ne cessa pas brusquement. Et Marat fut même porté au Panthéon.
Mais Charlotte Corday descendait du dramaturge Pierre Corneille et s'était elle-même forgée un destin hors du commun.

Précieusement encadrée, cette fine et rare estampe historique illustre donc un événement mémoriel puissant de la Révolution française.