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The art gallery
Détail  

Jean Baptiste Van Mour (peintre né à Valenciennes 1671 – Constantinople 1737) - Gérard Scotin (graveur 1643 – 1715)

Le Capi Aga ou Chef des Eunuques blancs, par Gérard Scotin d’après le tableau de Jean Baptiste Van Mour

18th century engraving
Format du dessin seul hors marge à la cuve environ 25 x 36 cm - 45,5 cm x 31,5cm encadrée
Rousseurs en marge, mention à droite dans la cuve de l’édition « avec privilège du roi »
Sold

Descriptif

Il s’agit de la 5e  planche du recueil de « Cent Estampes représentant différentes Nations du Levant tirées sur les Tableaux Peints d’après Nature » publié la première fois à Paris en 1714.

La peinture de Van Mour réalisée entre 1707 et 1708 et gravée par Gérard Scotin représente ici le « Capi-Aga », chef des eunuques blancs.

Sa fonction diffère de celle du Kislar – Agassi, chef des Eunuques noirs (gravure également en vente dans notre galerie). Coiffé d’un chapeau haut en forme de « toque » et non d’un turban,  tendant la main gauche et non la droite, il est représenté sur un fond sobre, son cercle d’influence est davantage extérieur qu’assigné au sérail, en plus de la direction de ses eunuques, il aurait rempli des fonctions à la fois de secrétaire du sultan et de professorat.
Les eunuques blancs gardaient la Babüssaaade, le seuil de la chambre des audiences du sultan ; ils provenaient des Balkans dons au sultan de gouverneurs locaux. Bien que castrés, ils n’étaient pas au service des odalisques du sérail.

D’après des témoignages, les eunuques blancs étaient partiellement castrés alors que les eunuques noirs subissaient une ablation totale.  Cette mutilation intervenait dès l’enfance, eunuques noirs et blancs étant d’anciens esclaves, provenant des Balkans pour les uns, du Soudan pour les autres.

Le recours à des eunuques noirs est plus ancien, remontant au califat abbaside.

Les turcs en faisaient l’acquisition alors qu’ils avaient déjà subi cette mutilation ; l’émasculation étant interdite par la loi islamique, ils ne l’exerçaient pas eux-mêmes bien que la cautionnant en perpétuant l’usage social de cette société d’eunuques, gardiens mutilés devenus influents et puissants en tant que Kislar – Agassi et Capi - Aga.

C’est en 1541, date où sur l’influence de son épouse le Harem de Soliman le Magnifique quitta le « Vieux Palais »  pour le palais de Topkapi que ces deux corps d’eunuques se rencontrèrent.

Jean-Baptiste Van Mour, né à Valenciennes alors possession des Pays-Bas Espagnols  puis ville française en 1678, marqua son temps par le reportage pictural qu’il délivra des us de l’Empire ottoman sous le règne du sultan Ahmet III.
Dès 1699, Van Mour accompagna l’ambassadeur de France à Constantinople, Charles de Ferriol d’Argentan. A son retour en France, Ferriol publia en 1714  le recueil de Cent gravure dont est extrait ce tirage.

En 1725, Van Mour obtint le titre de « Peintre Ordinaire du Roy en Levant » en reconnaissance de l’importance de son travail pour la France et dans le cadre de la diplomatie franco-turque.
L’ambassadeur néerlandais Cornelis Calkoen demanda dès 1727 à Van Mour de peindre son audience avec le sultan et emporta les œuvres commandées au Pays-Bas lorsqu’il fut nommé à Dresde. Il les transmit par voie testamentaire au Rijksmuseum.