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La galerie d'art
Détail  

MAESTRI Michelangelo (Rome 1779 -1812)

Amor pazzo, gouache sur trait gravé, signée Maestri, située à Rome, datée 1812, cadre doré d'époque

Gouache sur trait gravé (son pendant "Amor Veloce" également disponible dans notre galerie)
A vue : 50 x 34,5 cm - Avec le cadre : 66 x 51 cm
Villa Lante, Rome / Fresque de Pompéï
Encadrée sous verre (cadre doré d'époque)
VENDU

Descriptif

« Amor pazzo », l’amour fou, ou Cupidon pris à son propre piège.

Sublime gouache allégorique sur trait gravé de Michelangelo Maestri d’après Giulo Romano, intitulée « Amor Pazzo », faisant pendant à Amor veloce.

Datée également de 1812 et située à Rome, elle est issue de la fameuse série des neuf gouaches inspirées par les fresques de la Villa Lante peintes par Giulio Romano.

L’une et l’autre empruntent, en outre, le motif allégorique du char de Cupidon et de son bestiaire fantastique à des fresques antiques décorant les maisons patriciennes de Pompéï et Herculanum.

Si la mise en scène répond à une même recherche de théâtralité : fond uni noir d’où émergent les personnages ainsi que le sol qui les supporte tel un fragment de terre pris au diable, Hephaïstos ou Hadès ; on note cependant des dissemblances.

Le char dans son décorum est simplifié. Le personnage de Cupidon y apparaît plus jeune, plus semblable aux putti du XVIIIe, son attitude est différente de celle de l’aurige d’ « Amor veloce », à la fois amusée et concentrée.

 Il ne tourne pas son visage vers le ciel comme dans « Amor veloce » mais en direction de son attelage.

Symbolique d'une quête de plaisirs terrestres et incarnés, les bêtes qu’il entraîne ne doivent pas au bestiaire cynégétique mais au bestiaire agricole.

Deux chèvres sauvages et cornues (des mouflons peut-être) arborent un pelage soyeux blanc immaculé qui réfléchit la lumière céleste du dieu qui les mène.

Dans cette symbolique contrapuntique de la pureté, le rouge pourpre, symbolisant la passion, qui colore les attaches reliant l’aurige à ses montures, constitue la seule controversion aux réhauts raffinés de blanc et nacre lumineux de Maestri. Les brides dans Amor veloce sont d’un rouge moins intense.

Ce qui fait sens. « Amor pazzo » signifiant amour fou en italien.

L’opiniâtreté amoureuse serait alors allégorisée par l’animal caprin à la réputation d’animal difficile, obstiné, buté.

C’est l’un des états de Cupidon, l’un des états de l’amour ( la passion, l’obstination, la fougue, peut-être même l’intempérance) qui est représenté ici.

Curieusement dans cette scène, l’on ne parvient pas à savoir qui est le maître de l’autre. Qui contrôle le char, de la bête qui se cabre ou du dieu romain ?

Le dieu de l’amour est peut-être tombé dans les rêts de l’émotion qu’habituellement il prodigue.

L'oeuvre est présentée dans un très bel encadrement d’époque (quelques éclats et accidents au cadre sans incidence sur la tenue et qualité esthétique de l'ensemble), cadre doré et marie-louise en papier velours, répondant à celui d'Amor Veloce. 

Photo © Pierre Mendelssohn

Livraison offerte à Paris

Biographie

De l’artiste romain, Michelangelo MAESTRI, nous connaissons davantage l’œuvre et les influences qui la nourrissent que la vie de l’homme et parcours de l’artiste.

La série des neuf gouaches dont sont issues Amor veloce et Amor Pazzo ont été réalisées d’après les fresques de Giulio Romano. Cependant l’attribution de la totalité des fresques à Romano est discutée. Certaines seraient de la main du peintre lombard Polidoro da Caravaggio qui aurait peint vers 1524-25, à la suite de Giulio Romano, un salon de la Villa Lante au Janicule (fresques aujourd’hui conservées à la Biblioteca Hertziana ; d’autres ont été transférées au Palazzo Zuccari.)

Le personnage de l’ange dirigeant l’attelage fantastique aurait été directement inspiré par une sculpture antique, ainsi que par les fresques de Raphaël à la Villa Farnesina.

Mais le motif mythologique semblant surgir du cadre, le bestiaire et les tonalités très éclatantes et théâtrales de cette série, auraient été inspirés par des décorations plus anciennes découvertes à Pompéï et Herculanum.

Le contexte historique, les influences, "Le Grand Tour "*, cet engouement du XIXe siècle (siècle que connaîtra brièvement Maestri, mort en 1812) pour l’Italie et Pompéï, en particulier (voir également les photos de Giorgio Sommer que nous mettons en vente, section photographies anciennes)  ; mais aussi la maîtrise absolue de son sujet par Michelangelo Maestri, l’époustouflante finesse du dessin gouaché, expliquent que ces gouaches dès leur création aient pu rencontré un immense succès. Des collectionneurs, en particulier de l’Europe septentrionale effectuant ce « Grand Tour » formateur ont aussitôt cherché à les acquérir.
Certaines de ces gouaches ont figuré dans la collection du Prince Régent Luitpold de Bavière.

*On dénomme « Grand Tour » ce voyage pédagogique qui permettait aux touristes de découvrir l'Italie. Il consistait généralement en la traversée des Alpes, de l’Italie du Nord, Venise, Florence, Rome, Naples et Pompéï. En faveur auprès des artistes mais aussi des curieux ayant la possibilité de voyager, il connaît un essor particulièrement important après 1850, favorisant les progrès de la communication et ceux de la photographie. Bibliographie muséale : exposition 2009, Musée d’Orsay, Voir l’Italie et mourir