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La galerie d'art
DétailDétail 

Jean-Baptiste-François GENILLION (1750 - Paris, 1829) attribué à

Vue sur la Rive gauche de Paris en bord de Seine à la fin du XVIIIes en direction de Cours-la-Reine, depuis le quai des Tuileries et quai de la Conférence, avant la construction du pont de la Concorde


Huile sur toile fin XVIIIe
A vue : 24 cm x 31,50 cm – Encadré : 39 cm x 46,7cm
Très bel encadrement postérieur dans l’esprit d’un cadre du temps, porte au verso du cadre le cachet de cire rouge du prestigieux encadreur allemand Karl Pfefferle Workshop à Munich établi depuis 1859 et collaborant avec les plus grands musées
VENDU

Descriptif

Superbe veduta des bords de Seine de Paris, plus particulièrement de sa Rive gauche, peinte depuis la rive droite au niveau du quai des Tuileries et du quai de la Conférence (vers l’actuel port de la Concorde) dont on devinerait poindre des embarcations, avant l’édification du pont de la Concorde.

 

Attribuée à Jean-Baptiste-François Genillion (ou Génillion mais il signe « Genillion »), talentueux peintre et ingénieur parisien du XVIIIe, spécialisé dans les veduta, élève de Vernet, à qui l’on doit également quelques veduta italiennes, et notamment une impressionnante vue du Vésuve en éruption, ou, sur le même thème igné, celui de L’Incendie de l’Hotel-Dieu, daté de 1772, conservé dans les collections du Musée Carnavalet.

 

Plusieurs tableaux de Genillion figurent dans des collections muséales telles que Carnavalet à Paris, le musée d’art et d’histoire de Genève, le Palais des Beaux-Arts de Lille ou encore le Bowes Museum à Barnard Castle. 

 

Le corpus de Vernet portant sur les Ports de France aura particulièrement influencé Genillion, et lui-même s’attachera à dépeindre une architecture urbaine fortement fluviale.

 

Notre tableau, est proche notamment dans sa facture (et point de vue inversé) d’une œuvre (huile sur toile) conservée au Musée Carnavalet, datant de 1783, avant également l’édification du pont de la Concorde : « Les Tuileries et le port Royal, vus du Cours-la-reine ».

 

On retrouve au sein de cette œuvre un dessin très semblable des façades parisiennes, le même traité des arbres à l’arrière plan, la même consignation de la vie des pêcheurs ou marchands des bords de Seine (trait emprunté à Vernet), la même architecturation des plans du tableau en 2/3 ciel 1/3 Seine + architecture; la même délicatesse, le même attachement enfin à dépeindre une atmosphère, ici la douceur des bords de Seine au coucher de Soleil si finement restituée.

Jusqu’à la perspective qui se trouve être strictement inversée. 

 

Genillion, qui, dans le tableau du Musée Carnavalet – acquis en 1926 -  dépeignait les bords de Seine depuis Cours-la-reine en direction des Tuileries, semble avoir parcouru, sans doute la même année, quelques centaines de mètres sur la même rive pour s’arrêter cette fois (ou avant même la réalisation du tableau de Carnavalet) quai des Tuileries et se retourner pour peindre l’endroit d’où il avait peint, ou peindrait, la veduta des Tuileries ; c’est ainsi que notre tableau représente essentiellement la rive gauche (lorsque le premier insistait sur la rive droite) en direction de la rive droite arborée de Cours-la-Reine visible au loin, promenade alors plantée de quatre allées d’ormes selon la volonté de Marie de Médicis en 1616.

 

La localisation précise de l’œuvre est en outre facilitée par le coude vers la gauche que fait la Seine à cet endroit.

 

Le dernier édifice visible à l’extrêmité droite de la Rive gauche parisienne nous semble pouvoir être le Palais Bourbon.

 

Les deux tableaux, celui du Musée Carnavalet signé formellement de la main de Genillion et daté de 1783, et le nôtre attribué de manière très probante à cet artiste, ont été peints antérieurement à la construction du pont de la Concorde qui démarra en 1787 mais dont le projet fut initié en 1785.

 

La place Louis XV, elle-même achevée en 1772, et pensée comme un geste patrimonial fort entre les Tuileries et les Champs-Elysées, sera rebaptisée par les révolutionnaires Place de la Concorde seulement à la fin de la Terreur.

 

Le format du tableau du Musée Carnavalet excédant le nôtre, il n’est pas impossible que notre tableau l’ait précédé la même année, constituant une étude inversée pour celui de Carnavalet, de plus grand format et tourné vers les attractions patrimoniales de la ville mais ne saisissant plus l’atmosphère exquise du coucher de soleil.

 

Lumière harmonieuse baignant notre oeuvre qui rend merveilleusement hommage aux ciels dorés de son maître célèbre, Joseph Vernet.

 

Une douceur, comme un art de vivre à la française, se détache de ce tableau élégant, panorama historique, enchanteur, divinement parisien.

 

Le soin apporté à l’encadrement onéreux de cette œuvre par son précédent possesseur – cadre signé du munichois Karl Pfefferle Workshop - atteste en dernier lieu de la valeur que ce dernier avait su lui reconnaître.