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The art gallery
DétailDétail 

Southern Europe, circa last quarter 15th century - first quarter century

Catherine of Siena exchanging her heart with that of Jesus

Oil on copper
18 x 12,5 cm
Written in gold letters : S(an)ta Catarina de Siena
Sold

Descriptif

Huile sur cuivre intitulée en lettres d’or, dont certaines partiellement effacées, « Sta -(Santa)- Catarina de Siena ».
 
Très probablement imputable à un artiste de l’Europe méridionale (Italie, Espagne ou Portugal) ; l’attribution à une école précise est difficile. L’annotation écrite en langue portugaise - à moins qu’il ne s’agisse d’une erreur de graphie (« de » à la place de « da ») - tendrait à étayer l’attribution à une école portugaise mais l’hypothèse d’une école siennoise demeure possible.
Par ailleurs, en langue castillane, Catherine se dit Catalina et non Catarina, cependant cette lettre – plus vraisemblablement un R- est partiellement effacée.
 
Cette oeuvre serait probablement contemporaine de la canonisation de Catherine de Sienne (1461). Circa fin XVe – début XVIe.
 
Très grande finesse d’exécution, travail de transparence du voile et des tons chairs, le visage au bel ovale est rehaussé d’incarnat, délicatesse des mains, pureté du rouge, expressivité douce de  Sainte Catherine de Sienne dans une attitude recueillie.
 
Le style semble emprunter la simplicité de sa composition (absence d’arrière-plan, prépondérance et simplicité constructive du premier plan) aux icônes bizantines (portrait hagiographique centré sur le saint) tandis que la finesse et lumière du visage évoque l’école de Sienne, et ce, alors que le traitement fortement contrasté est plus caractéristique des écoles espagnole, portugaise et hollandaise.
 
Cette œuvre reprend les attributs hagiographiques et codes représentatifs de Sainte Catherine de Sienne.
 
Tout d’abord le manteau noir et la robe blanche qui composent l’habit de domicaine (ordre de Sainte Catherine), puis le nimbe. Et la tige de lys (partiellement effacée) qui révèle sa virginité.
 
L’épisode ici transposé est celui où Catherine de Sienne échange son cœur avec le Christ.
Ses mains portent des stigmates et serrent un cœur d’où jaillit le Christ sur la croix - croix remplacée par une tige de lys. L’artiste ne s’est pas contenté de suggérer le cœur par son emplacement (une bible serrée contre le cœur) ;  il l’a représenté littéralement, ce qui est plus rare. Il a par contre écarté l’attribut symbolique du crâne dont l’usage s’intensifiera probablement à l’âge baroque.
 
L’œuvre est à rapprocher de par son iconographie de l’œuvre de Giovanni di Paolo di Grazia également nommé Giovanni dal Poggio (Sienne, 1399 ou 1403 - Sienne, 1482), "Sainte Catherine échange son cœur avec le Christ" circa 1475, 29x23 cm, appartenant aujourd’hui à une collection privée. Outre son sujet, cette oeuvre présente une similarité forte avec l'huile sur cuivre "Santa Catarina de Siena" ; le coeur n'est pas seulement évoqué de manière métonymique par son emplacement, sa représentation  est objectale.
 
Giovanni di Paolo est considéré comme l'un des peintres parmi les plus importants du Quattrocento siennois. Son talent de miniaturiste ajoute à ses chefs-d'oeuvre d'art sacré un travail spectaculaire d'enluminures, notamment celles de la Divine Comédie de Dante. Il était âgé de plus de 60 ans lorsqu’il réalisa, à la demande de l’Hôpital de Sienne, dix scènes de la Vie de sainte Catherine. Cette commande intervint au moment de la canonisation non sans controverses de la sainte par le pape Pie II, également d’origine siennoise.
 
Giovanni di Paolo fut encore en mesure de recueillir des témoignages de proches de Catherine de Sienne. Ses représentations furent ainsi réalistes.
 
Parmi ses scènes illustrant la vie de Catherine de Sienne aux couleurs plus nombreuses et plus vives, aux physionomies ligneuses, aux décors et plans plus complexes et stratifiés que l’œuvre proposée ici, Giovanni di Paolo fit le récit pictural de Catherine demandant au Christ de lui donner un nouveau cœur pur. Les vœux de Catherine furent exaucés quelques jours plus tard. En extase, lévitant, le coeur de Catherine sortit de son corps pour entrer dans le corps du Christ et ne faire qu’un avec lui.
 
L’artiste de l’œuvre proposée ici, auteur d’une représentation d’une belle transparence dans le traité iconographiquement proche de cette Vie de Sainte Catherine, a peut-être été un contemporain de Giovanni di Paolo, ou s’en est inspiré fortement.

Biographie

Hagiographie synthétique de Sainte Catherine de Sienne (1347 - Sienne – 1380 - Rome).
 
Figure hagiographique majeure de l’ordre dominicain, mystique et théologienne canonisée en 1461 et nommée Docteur de l’église en 1970.
(Co)Sainte Patronne de l’Europe depuis le 1er octobre 1999, Protectrice des professions en lien avec les médias et la communication.
Sa vie fut riche et engagée.
 
Elle laisse à la postérité une importante et saisissante œuvre mystique et théologique  entièrement dictée, elle ne savait pas écrire ; notamment Dialogue de Divine Providence à la rhétorique aussi élégante qu’aiguisée qui excède l’exercice de la confession prosélyte et le cadre chrétien.
 
Le livre des dialogues parut aux éditions du Seuil en 2002.
 
Catherine de Sienne peut également être considérée comme l’une des premières grandes femmes politiques. Contrairement à la reine Aliénor d’Aquitaine avant elle, ou, plus tard, Catherine de Médicis, sa naissance ne l’y destinait pas. D’une grande intelligence diplomatique, son engagement en faveur d’un retour de la papauté à Rome eut un impact historique indéniable.
 
1347 : Naissance à Sienne de Catherine, vingt-troisième enfant du riche teinturier Jacopo Benincasa et de Lapa Piagenti
 
1353 : Première vision du Christ-Pontife. A cinq ans, elle fait vœu de virginité.
 
1362 :  Elle rejoint le Tiers-Ordre de Saint Dominique (les Soeurs de la pénitence de saint Dominique) dont elle reçut l'habit. Elle est alors âgée de quinze ans mais ne prononce pas ses vœux.
 
1365 :  Elle soigne les malades à l'hôpital della Scala et la léproserie Saint Lazare.
 
1368 : « Mariage mystique » avec le Christ. Mort de son père. Catherine sauve ses frères lors d’un coup d’Etat.
 
1370 : Premières lettres, premières conversions
 
1374 : Devenue célèbre pour ses visions, elle comparaît devant le Chapitre général des dominicains à Florence où elle rencontre Raymond de Capua (1330-1398) son confesseur qui devient maître-général de l'Ordre dominicain en 1380.
 
Pentecôte : Elle reçoit les stigmates du Christ
 
1375 : Cette année marque le début d’un engagement autant politique et historique que théologique. Catherine de Sienne défend publiquement la papauté et l’indépendance de l’Eglise jugée sous la coupe du Roi de France (les papes siégeaient alors à Avignon sous l’influence de Philippe Le Bel qui avait ordonné l’arrestation du pape romain Boniface VIII en 1303).
 
1376-1377 : Elle entame une correspondance avec le pape Grégoire XI en 1376 et se rend à Avignon. Elle le convainc de quitter Avignon pour Rome en janvier 1377, suivant en cela l’insurrection du peuple italien s’indignant de l’ingérence française. Les cardinaux en majorité français nommaient en effet des français légats et gouverneurs des provinces ecclésiastiques italiennes.
 
1378 : Election d’Urbain VI à la mort de Grégoire XI qui siège à Rome tout comme son prédécesseur. Sous la pression française, un deuxième pape, Clément VII (premier « anti-pape ») est élu et siège à Avignon, c’est le début du Grand Schisme d’Occident.
Mais Clément VII ne parviendra pas à renverser Urbain VI. Cette bicéphalie de l’Eglise chrétienne se prolongera cependant jusqu’en 1417.
 
29 avril 1380 : Décès de Catherine à Rome dans sa petite maison de la via del Papa où elle s’était retirée sur l’invitation du successeur de Grégoire XI, Urbain VI.
Elle est enterrée à Rome, à l'église de la Minerve (Santa Maria sopra Minerva).
 
1461 : Le pape Pie II, d’origine siennoise, canonise Catherine.
 
1492 : Impression de ses Dialogues en 1492, également intitulés "Livre de la divine doctrine". ils s'accompagnent de plus de 380 lettres adressées aux citoyens et aux clercs, aux prêtres et moniales, tout comme aux cardinaux et aux papes.
 
1866 : Elle est déclarée co-patronne de Rome en 1866
 
1939 : Elle devient co-patronne de l’Italie avec saint François d'Assise
 
1970 : Nommée Docteur de l'Église en 1970 par le pape Paul VI, et enfin…
 
1999 : Nommée Co-patronne de l ‘Europe